Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de beninpresse

La revue de presse en ligne des journaux du Bénin

Lettre ouverte au Professeur Honorat Aguessy,  Directeur Fondateur de l’Institut de Développement et  d’Echanges Endogènes (Ouidah)

Lettre ouverte au Professeur Honorat Aguessy,  Directeur Fondateur de l’Institut de Développement et  d’Echanges Endogènes (Ouidah)

Objet : Appel à assistance au généreux Ouidah, créateur d’éminentes potentialités, en danger 

Cher Professeur, 
C’est avec grand respect que j’ose venir à vous. Longtemps, très longtemps, bien longtemps que ma volonté de m’approcher de vous se confronte à mon éducation maternelle dont l’une des règles cardinales est le respect scrupuleux du droit d’ainesse.  J’ai vécu difficilement mes peines, mais comme on le dit souvent, « celui qui voit le mal venir et ne l’empêche, l’encense ». Ainsi, croyez-moi au risque de voir la barrière tomber sur ma tête, je préfère m’acquitter de ce devoir de mémoire pour me libérer une fois de bon. 
Comme démarche, un tête à tête ce suffirait-il pas ? Ce choix ne rencontre pas l’importance du sujet en débat surtout lorsqu’on sait que les paroles s’envolent. Une simple correspondance ? Certainement non. La personnalité que vous incarnée et le point aigu de notre thème exige cet échos qui suscitera l’éveil collectif car, une seule hirondelle ne fait pas le printemps. 
En effet, Cher Professeur, je connais à juste titre votre perspicacité, votre rigueur, votre détermination, votre amour à vous-même et votre attachement à la terre qui vous a vu grandir, bien grandir véritablement accompli et comblé : Ouidah. De même, personne n’ignore votre grande et légitime ambition de la voir toujours rayonnante. 
Vos efforts, et vos interventions en disent longs. Votre temple de haut savoir qui constitue le deuxième institut de Ouidah est une preuve et vous honore. Votre adhésion et votre implication dans le projet « Ouidah, ville patrimoine mondiale de l’Unesco Horizon 2028 », force admiration. 
A visualiser votre dense parcours, il nous revient que ce tableau de Ouidah que vous appelez de tous vos vœux se déplace à chacune de vos réussites et laisse l’impression d’une œuvre inachevée. Je saisis cet instant pour reconnaitre les efforts déployés par certains d’entre nous pour vous accompagner dans cette patriotique mission. Biens d’esprits vifs, s’exclameront à me connaitre. Ce n’est pas le lieu de parler de moi car notre préoccupation aujourd’hui n’est pas celle d’identifier ceux qui au centre sont en train de danser oubliant que d’autres doivent être des spectateurs. 

Cher Professeur, 
La cité de Ouidah s’essouffle sous le regard orgueilleux que l’on nous reconnait. Le patriotisme dont nous parlons prend sa source dans la famille, se consolide dans la communauté pour devenir un véritable amour à la patrie.
Comment comprendre qu’au prix de maints sacrifices consentis par nos ancêtres, c’est le déclin. Trêves des lamentations, une véritable honte. Des différends par ci, des rancunes par là. Nos autorités politico-administratives, nos dignitaires, nos têtes couronnées, nos chefs de cultes, nos chefs de collectivités et de familles, nous tous fils et filles de Ouidah, au lieu d’entretenir la douce chaleur de solidarité, de fraternité et d’amour que nous ont laissé nos aïeux, s’activent à produire de grandes flammes qui consument petit à petit notre héritage commun. Rien que des histoires d’intérêts privés et individuels au lieu des histoires d’intérêts collectifs. Comment comprendre que pour la commémoration du bicentenaire du sacre du Roi Guezo en 2018, que Ouidah reste à la rade ?. Sinistre et lamentable scène. C’est le calme et le silence dans l’oubli et l’ignorance des sacrifices de nos aïeux. Comme je l’ai rappelé dans mon livre « Le vrai visage de Dossou-Yovo » : la transmission du témoin à la descendance pour sauver la tradition en péril, nous impose la cordée. 
Ouidah s’évapore. Que notre équipe de football de Kpassè qui évolue en deuxième division vienne à tenir la queue du championnat ? Que nous arrive-t-il ? Pour le peu que nous connaissons, où est passée le militantisme de nos aïeux que l’on honore jadis en nous rappelant les expressions à l’unisson : « Glexwé to mi ton » et « Min ton wè nyi minton ». Qu’est devenue cette chanson mythique où Ouidah sur le podium éclairait l’ensemble du Dahomey avec gloire et exposait avec grandeur la présence de la Cathédrale de Ouidah face au Temple des pythons. Tant de symboles chers à notre terroir mais qui malheureusement sont oubliés où méconnus. 
Certes, la mission est lourde mais sachez Cher Professeur que « la charge du portefaix ne revient à un estropié ». Vous pouvez mieux même dans le dénouement de la crise politique qui secoue actuellement notre nation le Bénin.
Ne dit-on pas souvent que : « derrière un grand homme se trouve une grande femme » ? Mais, pour votre éloquent exemple je dirai : à côté d’un grand homme se trouve une grande femme. Très pieusement je m’incline devant la vivace et honorable mémoire de votre chère épouse et l’implore depuis le monde de la lumière pour, qu’elle vous éclaire et vous accompagne dans cette noble mission pour qu’à jamais, vos deux noms soient gravés au fronton de l’historique cité de Gléxwé, Kpassè, Ouidah. 
Dieu et les Mânes de nos Ancêtres vous combleront.

Très fraternellement, vôtre

Jean-Boniface DOSSOU-YOVO
Inspecteur du développement rural à la retraite
Spécialiste de l’économie coopérative 
Chercheur en développement 
Tel : +22994601818 – 96620969

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article